Oui, mes œuvres poursuivent leur évolution avec le temps. Ces fameuses plaques de métal rouillé ne resteront pas intactes au fil des années. L'érosion se poursuivra à une vitesse variable selon les conditions d'entreposage ou de diffusion. Personnellement, je ne peux rien prédire à un.e éventuel.le acquéreur.e. Tout dépend de l'environnement dans lequel ces tableaux prendront place : sec ou humide, soleil ou ombre, intérieur ou extérieur?
Autant l'utilisation du métal ou du papier peut amener une détérioration des matériaux. Cela peut se faire plus ou moins rapidement : 25 ans, 50 ans, 100 ans ou plus? Difficile à évaluer, la rouille de surface corrodera probablement de plus en plus le métal ou les fibres du papier. J'ai mandaté ma petite-fille Anne-Sophy pour surveiller l'évolution des différentes pièces dans le futur. Peut-être devra-t-elle aussi demander la même chose à ses enfants et petits-enfants. On ne sait pas de quoi sera fait l'avenir.
Je trouve très intéressant cette évolution et ces changements voulus dans l'ensemble de mon travail. Il apparaît que ces créations ont une vie propre à elles-même. Qu'en disent les professionnels.les de la conservation/restauration, ils et elles devront, un jour, changer leurs conceptions d'une œuvre d'art et, de ce fait, parler de son évolution dans le temps. Je m'interroge et je suis en paix avec ma décision de laisser faire le temps et la nature des matériaux.
