En regardant mon travail, je me rends compte que les objets que j'utilise en peinture soit comme support ou que j'intègre dans ma création possèdent tous une mémoire en eux. Que ce soit une marque du temps, de l'oxydation, des altérations, un artéfact, etc., ces objets doivent me parler, me raconter.
Nous pouvons parler ici de wabi-sabi, une philosophie japonaise dans laquelle les objets «soit se détériorent jusqu'au non-être, soit [ils] se développent à partir du non-être». (Koren, L., 2015, p. 46) Donc, l'intégration d'objets qui ont du vécu rejoint cet esprit de conserver les choses dans un monde de consommation.
La mémoire des objets devient ainsi, pour moi, MA mémoire. Telle amie m'a offert ce fil d'acier rouillé à mon anniversaire, un autre m'a aussi donné à ma fête un bouquet de plumes d'oiseau sur lesquelles il avait peint, etc. C'est vraiment magnifique tous ces souvenirs et ces marques de la vie. Cela ressemble aux marques qui se forment sur nos visages et nos corps en vieillissant.
Les objets se racontent à nous, c'est ce que je veux partager.