J'ai pris conscience que la mémoire fait partie de ma recherche depuis très longtemps. Le travail en bibliothèque a fait de moi une communicatrice de mémoire. En effet, les livres et les archives sont tout simplement des instruments de mémoire. Voilà , dans un premier temps, une observation réalisée du côté de ma vie professionnelle.
Lorsque je regarde ma carrière artistique, j'ai toujours travaillé des séries mnémoniques : Traces, Empreintes, Émergences, Mémoires affectives... même dans le cadre de ma série Eaux avec laquelle je renouais avec mes origines où le Saint-Laurent était omniprésent. Je ne peux renier ce qui m'apparait comme un nez dans une figure. La mémoire ou l'oubli m'obsèdent. J'ai peur de perdre la mémoire, peur d'oublier toutes les belles choses que j'ai vécues ou accomplies dans ma vie.
De là , il n'y a qu'un pas à faire pour poursuivre ma recherche sur la mémoire. J'ai parlé d'oubli, les deux termes sont étroitement liés. Pour préserver l'une, il faut tenir compte de l'autre. Durant la prochaine session à l'UQTR, je veillerai à poursuivre mon questionnement et mes façons de parler de la mémoire dans ma pratique artistique. Je me dirige vers les installations qui, je l'espère, pourront mieux exprimer le désarroi et le questionnement qui est mien et que je veux partager.